Notre intervention au débat du CM du 26/09/2012 par M. Assandri, M. Grechez, V. Mouette.
Retour sur une des nombreuses questions qui ont mobilisé le groupe d'opposition Embrun Ensemble, portant sur une délibération de l'équipement en video-surveillance, sur trois sites d'Embrun, (dont la manutention, le plan d'eau) pour un montant de 100 000 euros.
Par principe, par sensibilité personnelle, nous sommes véritablement opposés à l’installation de caméras de vidéosurveillance : nous
y voyons une atteinte profonde à la liberté, et une arme
inefficace (au regard des études opérées dans la plupart des villes
équipées : on parle de 1% des délits élucidés par vidéosurveillance)
Les seuls intérêts qu’elles peuvent présenter
-
Une légère dissuasion (pour les petits
délinquants), sur un temps très court, puisque les lieux ciblés sont rapidement identifiés.
-
Une démarche électoraliste en direction de la
droite dure ou de personnes inquiètes, même si elles n'ont jamais été victimes.
- une impression de vouloir s'occuper de la prévention de la délinquance et de jeunes en difficulté, montrant par là même que l'on connait bien mal le sujet et qu'on n'en a que faire.
Certes des villes de gauche ont aussi équipé
leur commune de vidéosurveillance. Infiniment moins que de communes de droite,
mais il y en a. Mais cela ne justifie rien à nos yeux ce projet et concerne souvent des villes de plus grande importance, où des actes délictuels sont véritablement constatés.
Cependant, nous sommes prêts à accepter de dépasser cet a priori et ces réserves, si les problèmes d’incivilité ou de délinquance se révélaient tellement graves et répétés qu’ils nécessiteraient l’étude de « mesures exceptionnelles ».
Or, nous ne voyons pas, dans la note explicative, le moindre
élément statistique qui pourrait justifier une mesure exceptionnelle : la Maire parle d’une délinquance qui a « tendance à s’accroitre ».
Comment prendre une telle décision sur des arguments aussi vagues et injustifiés ? Comment justifier la somme de 100 000 euros sur notre budget communal ?
Nous pensons aussi que ces équipement coûteront extrêmement
chers : en installation, en maintenance, en exploitation, pour des résultats faibles. Les enquêtes se suivent et se ressemblent, et montrent souvent leur inefficacité ou leur effet très limité : un exemple à lire ici.
Nous avons demandé les statistiques réelles de cas d’incivilité et/ ou de délinquance. Notamment sur
les zones que la municipalité prévoit d’équiper : aucune réponse, aucun
chiffre, à nos questions. Juste un vague
" il y en a beaucoup !" Ou, quand, comment ? Mystère.
Faute de justification précise, nous votons clairement non. Nous
sommes convaincus que de telles mesures ne s’imposent pas. Embrun n’est pas à
feu et à sang. Ce type d’équipement ne se justifie pas.
Enfin Mme le Maire a à sa disposition un outil de prévention de la délinquance, qui ne coûte rien mais qui peut produire des effets positifs sur le climat de la ville : le conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD). Il existe et fonctionne déjà, depuis plusieurs années, à l'Argentière/pays des Ecrins, dans le Briançonnais, à Veynes, à Gap ...
Cet outil permet :
Cet outil permet :
- d'organiser le maillage du territoire en matière de prévention et de sécurité : police municipale, gendarmerie, représentants élus, chefs d'établissements, éducateurs, service de la justice...
- de repérer et de chiffrer les faits délictuels ou de délinquance repérée, les atteintes aux biens, aux personnes
- de mettre en œuvre un vraie politique de prévention de la délinquance, en fonction du territoire concerné
Mme le Maire nous dit que la vidéo seurveillance est de la prévention. C'est en tout cas une mesure qu'il convient d'adapter en fonction du besoin, s'il existe, dans Embrun. Il nous apparaît plus actuellement comme une mesure tirée du chapeau, une lubie opportuniste : les propres conseillers municipaux de la majorité ont découvert cette mesure le soir même du conseil municipal ! Cela ne les a pas empêché de voter oui, sans état d’âme, sans question, sans étonnement.
Que vat-elle vendre encore pour s'offrir les vidéo surveillances ?
bh