Le nucléaire en question

 Par Michel Bonnal

Oui, c’est le moment de parler, d’une part du choix du tout-nucléaire qui a été fait par notre pays.

La catastrophe gravissime de la centrale de Fukushima Daiichi, loin d’être contenue et toujours aussi inquiétante, avec ses conséquences sur la vie des hommes et sur l’environnement, nous rappelle que, même un pays aussi avancé technologiquement que le Japon, un tel accident est toujours possible. 

Après Three Mile Island aux Etats Unis en 1976, après Tchernobyl en Ukraine en 1986, la France a-t-elle été épargnée ?  Pas du tout ! Rappelons nous la centrale du Blayais en Gironde, qui a été frappée de plein fouet par la tempête de 1999, et où la catastrophe a été évitée de justesse ; rappelons nous la centrale de Saint-Laurent près de la Loire qui a subi deux accidents majeurs (niveau 4) dont le dernier s’est produit en 1980. Et les accidents successifs qui ont affecté  celle de Tricastin ; et la vieille centrale alsacienne de Fessenheim construite à 15 km de Mulhouse, ces deux centrales étant par ailleurs construites sur une faille sismique…

Fukushima le 14 mars 2011

 La pollution radioactive et l’accident nucléaire majeur sont donc tout à fait possibles, et les nuages radioactifs éventuels ne s’arrêteront pas aux frontières du département des Hautes Alpes !

En Europe, chez nos voisins, en réaction à ce qui se passe actuellement au Japon, la fermeture des réacteurs les plus anciens a été décidée (comme en Allemagne), les contrats pour de nouvelles constructions ont été suspendus (comme en Suisse). Ailleurs dans le monde, comme aux Indes ou en Chine, des mesures sévères de vérification de l’état des installations ont été engagées, et là-bas aussi, des décisions de nouvelles installations ont été suspendues.

En France, et depuis des années, à part lancer des effets d’annonce, comme celui de proposer de pratiquer des audits dans les centrales en activité, aucune remise en question décisive n’est envisagée. L’énergie nucléaire continue à être prônée comme étant dénuée de risque ; ainsi  AREVA et son EPR est toujours vanté comme le témoignage de la haute qualité incomparable du nucléaire « à la française » . Tiens un article et une émission à voir ici

Le président Sarkozy jure que, au grand jamais, la France ne reviendra pas sur son choix du tout-nucléaire. Tout au plus sera poursuivie la recherche pour une maîtrise à (long) terme des énergies renouvelables ; car, comme il l’a dit lui-même, « l’environnement, cela commence à bien faire ».

Alors, quand la sortie progressive du nucléaire sera-t-elle enfin décidée, dans un délai raisonnable bien entendu ? Quand le choix de développer résolument et énergiquement les énergies renouvelables sera-t-il  pris, en engageant la nation ?

Et ne mésestimons pas la création des dizaines de milliers d’emploi qui l’accompagnerait...

SORTONS DU NUCLÉAIRE !

"Le tombeau des lucioles" un film de Miyazaki qui traite de façon déchirante et poétique de la guerre nucléaire 

A suivre : La question des gaz de schiste...toujours par Michel.